Brèves du combat syndical

Fonderie d’Hazebrouck dans le Nord : les grévistes réintégrées

Le 31 mars avait lieu une grande journée de mobilisation contre le projet de loi dit Travail. Trois salariés syndiqués à la CGT furent de la partie. Le 1er avril, ils recevaient des « mises à pied conservatoires ». Poisson d’avril ? Non, un taulier visiblement incapable d’accepter un exercice normal du droit de grève qui ose affirmer dans la convocation : « Notre entreprise se trouve en grand danger de survie et chaque salarié se doit d’être présent pour exécuter en temps et en heures les commandes des rares clients qui nous en font encore. » L’union locale CGT d’Armentières s’est de suite mobilisée. Le communiquée de presse fut largement repris. Plus d’une centaine de militants de la CGT étaient présents le 8 avril pour soutenir leurs camarades. Ils ont repris le travail le 11 avril.

Le dégel du point d’indice obtenu par la mobilisation

Le 14 mars, les fonctionnaires avaient décidé de se mobiliser contre le projet de loi Travail et pour leurs salaires. Un préavis de grève national fut déposé pour les organisations syndicales couvrant le reste du mois de mars (pour rappel, dans le public un préavis national doit être déposé par des organisations syndicales représentatives pour pouvoir se mettre en grève, dans le privé il faut simplement que les revendications aient été soumises et être minimum deux selon la jurisprudence en vigueur – excepté lors d’un appel national). Face à l’ampleur de la mobilisation, sans doute aussi de peur de perdre son électorat, le gel du point d’indice qui sévissait depuis plusieurs années fut levé par le gouvernement. Une première victoire qui en appelle d’autres. Les fonctionnaires continuent d’ailleurs de se mobiliser. Plusieurs préavis prolongent celui-ci. La lutte continue.

CHR de Lille : plainte pour séquestration retirée

Une quinzaine de militants ont appris le 31 mars (le jour de la grande mobilisation syndicale, le hasard sans doute…) le dépôt d’une plainte pour « séquestration  dans le cadre du travail ». Les faits en question datent de 2014 ! En effet, la CGT avait soutenu des aides-soignantes qui, en accord avec le reste de l’équipe médicale, avaient refusé de cesser le travail, dans la mesure où cela mettait clairement en danger, à leurs yeux, la santé des patients. La direction, obnubilée par l’austérité qu’elle doit mettre en place dans l’établissement, ne l’entendait pas de cette oreille. L’action des syndicalistes avait payé. Les deux aides-soignantes ont pu reprendre le travail normalement, sans prolongement de stage comme le voulait direction. Le jeudi 14 avril avait lieu un rassemblement devant le commissariat de Lille en soutien aux syndicalistes CGT du CHR. Face à l’annonce de la mobilisation, la plainte a été retirée.

Mobilisation chez McDonald’s

Le 14 avril avait lieu une mobilisation internationale des salariés de la restauration rapide.  Le mot d’ordre, notamment aux États-Unis, est simple : « Fight for fifteen », en échos au slogan « FFF : Fight for freedom ». New York l’a déjà mis en place,  Seattle également, et d’autres villes suivent (s’il est plus difficile d’arriver à des compromis nationaux dans les États fédéraux, comme ceux centralisés d’ailleurs, les luttes locales y sont en revanche plus simples à mettre en branle – à méditer face aux rêveries jacobines des sociaux-démocrates en tout genre). La Fédération du commerce CGT, en France, décida d’organiser une action au restaurant de Disney Village, le plus gros au monde. Spontanément, dans le cadre de regain d’énergie et d’envie militante que nous connaissons actuellement, plusieurs restaurants furent bloqués par des collectifs militants en France. Le soir du 14 avril, le Syndicat CGT McDonald’s Paris et Île-de-France  organisa des grèves qui bloquèrent la production des restaurants de gare du Nord et gare de l’Est, aidé par de multiples soutiens extérieurs. McDonald’s France a, par ailleurs, mobilisé son directeur de la sécurité sur place, un ancien flic gradé passé totalement sous les ordres du capital. Quelques jours après, le fisc réclamait officiellement 300 millions d’euros à McDonald’s pour fraude fiscale. Des militants d’horizons divers sont retournés au restaurant en face de la gare du Nord de Paris pour le bloquer. Le choix de celui-ci semble être en échos aux multiples actions syndicales du 14 avril et, surtout, du 23 mars. En effet, lors de cette journée, une petite mais réelle dynamique interprofessionnelle et inter-organisation avait vu le jour autour de ce restaurant.

Nathan
Groupe anarchiste Salvador-Seguí


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